Les facteurs mirent sur le marché quantité d’instruments à clavier hybrides, dont les variantes innombrables allaient des combinaisons les plus judicieuses aux absurdités les plus grotesques. Nous ne nommerons que quelques-uns de ces instruments. Nous avons déjà mentionné le clavicorde à pédalier, auquel nous joignons le clavecin à pédalier, instruments qui permettaient à l’organiste de s’exercer chez lui. Il existait deux mécanismes différents : soit les six à huit touches manuelles inférieures étaient reliées aux touches du pédalier par des fils de métal ou des cordelettes, soit le pédalier était un clavier indépendant avec sa propre garniture de cordes, généralement un registre de 16’.
Le clavicithérium était un clavecin à caisse verticale. Une petite épinette portative accordée à l’octave (4’) avait pour nom spinettino. Elle pouvait également servir de table à ouvrage ou de petit secrétaire. L’introduction d’un jeu de tuyaux d’orgue dans la partie inférieure d’un instrument de dimensions plus importantes donna un orgue-clavecin ou un orgue-clavicorde. On maria aussi les mécanismes du clavecin et du pianoforte; les divers jeux pouvaient alors être commandés soit par des boutons actionnant les registres, soit par différents claviers superposés ou juxtaposés. Dans le cas du Geigenwerk (instrument à clavier et cordes frottées), le son était produit par des cylindres rotatifs recouverts d’étoffe. Nous avons déjà signalé les instruments à tangentes, tentative avortée pour mettre au point une sorte de mécanisme à marteaux. On essaya également de faire chanter le luth et la harpe au moyen d’un clavier. Le clavecin brisé était pliable et pouvait facilement être transporté en voyage. On construisit aussi, à cette époque déjà, des instruments mécaniques. Lors de l’étude du pianoforte, nous aurons l’occasion de passer en revue quelques-unes encore de ces inventions curieuses.